Inde au 4 août 2009

Retour aux Inde après un petit séjour d’un mois au Népal, indispensable d’ailleurs pour renouveler mon visa indien.

Le mois de juillet a à nouveau été très intense en émotion, en découverte ; ce pays est vraiment surprenant et tellement différent d’une région à une autre. Lorsque l’on est dans les montagnes spectaculaires du Ladakh, avec une religion à majorité bouddhiste et avec une physionomie des habitants nous laissant croire que l’on est au Tibet et non plus en Inde, on se croit encore dans un nouveau pays dès que l’on arrive dans la région voisine, le Cachemire, où l’Islam est omniprésent, tout comme l’armée d’ailleurs, quelques tensions existant avec son voisin proche, le Pakistan.

Maintenant, je prends la direction du Rajasthan ; place aux déserts, chameaux et maharajas qui devraient être mon quotidien pour quelques semaines, et qui devrait donc être ma dernière région de l’Inde visitée avant de changer ‘enfin’ de pays.

A suivre . . .

Les moments forts, mes coups de cœur du mois de juillet

La ville de Varanasi (ou Bénarès) – « Une ville spectaculaire où le feu ne s’arrête jamais »

Varanasi est l’une des plus vieilles villes au monde, mais aussi, et sans aucun doute, l’une des plus marquantes et les plus spectaculaires. C’est un des lieux les plus saints de l’hindouisme en Inde où plus d’un million de pèlerins viennent chaque année se baigner dans le Gange pour se nettoyer l’âme, l’eau du fleuve étant censée laver tous les pêchers. 

Ce qui m’a le plus marqué encore, c’est de croiser régulièrement dans les ruelles du vieux quartier, le Chowk, un cadavre porté sur un brancard fait de bambous et prenant la direction des bûchers aux chants des porteurs, évitant passants, motos, vaches et leurs sécrétions au sol. Ces bûchers fonctionnent jours et nuits depuis des centaines d’années et l’on assiste très librement à la crémation du corps. Les corps sont posés au sol, en attente d’un bûcher disponible, exposés bien entendu à une chaleur intenable accentuée par les flammes. Sur ces bûchers, il y règne non seulement une ambiance indescriptible, encore plus particulière de nuit, mais également une odeur un peu spéciale. Les cendres sont ensuite jetées dans l’eau sacrée du Gange après que l’âme des morts ait rejoint le ciel grâce à la crémation. Seulement, et c’est ce qui m’a me plus marqué, les décès suite à certaines maladies, les femmes enceintes et les enfants ne sont pas brûler. Ils sont jetés directement dans le fleuve sacré, ficelés à une pierre pour les faire couler au fond du fleuve. Bien évidemment, lors d’une promenade en barque sur le fleuve, ce que j’ai fait, j’ai rencontré des dizaines de squelettes mais aussi des dizaines de corps en état de décomposition, flottants ou sur la berge, dévorés par les corbeaux, vautours et chiens. Images incroyables. Et bien sûr, des personnes plongeant à la recherche de dents, de bijoux que les cadavres pouvaient emporter dans leur mort.

En parallèle, il règne à Varanasi toute une vie turbulente, autour de la vente de bois pour les bûchers, avec ces centaines de mendiants sur les marches, ces dizaines de voyants au long du fleuve, de toutes ces vaches que l’on croise partout, et toute cette atmosphère indéfinissable.

Croyez-moi, Varanasi, c’est du condensé en sensation !

La ville d’Agra

Outre les milliers de temples que l’on rencontre partout en Inde, Agra est la ville aux monuments, dont le majestueux Taj Mahal, emblème de l’inde. Le Taj Mahal est pour les indiens comme la Tour Eiffel est pour les français. Seulement, Agra abrite bien d’autres magnifiques monuments chargés d’histoire très intéressants à visiter.

La région du Ladakh

Le Toit du Monde

Avec une altitude moyenne de plus de 5000 mètres, cette région grandiose faite des plus hauts sommets et des vallées les plus sèches du monde est située dans la chaîne de l’Himalaya. En partant de Delhi, j’ai rejoint la ville de Leh par avion, en survolant la chaîne de l’Himalaya, vue magnifique sur les plus hauts sommets du monde, « LE TOIT DU MONDE ». Puis arrivé à Leh, j’ai découvert un paysage bien différent, aucune végétation exceptée dans les vallées, mais uniquement des  montagnes arides de couleurs ocre et grises avec des sommets enneigés. Le lac de Pangong, la vallée de Dubra sont en autre de merveilleux sites que j’ai beaucoup aimé. Mais le Ladakh, c’est aussi ces habitants exceptionnellement accueillants, les ladakhis dans leurs habits si particuliers et avec leur visages marqués par la froideur des hivers, - 40° voir -50°. Ils ont su accueillir de nombreux réfugiés tibétains. Un  simple « Jullay » qui signifie à la fois, « bonjour », « au revoir » et « merci », suffit pour avoir un grand sourire et quelques secondes de discussion dans la rue avec eux. Certes, le thé tibétain (thé salé mélangé à du beurre de yak) est un peu spécial, bien que je finissais par l’apprécier, mais j’ai retrouvé mes succulents momos (gros raviolis cuits à la vapeur ou fris) de la région de Sikkim du mois de mai dernier. Le Ladakh étant de religion bouddhiste, je trouvais des gompas (monastères) perchés en haut des collines ou dans les villages, des murs de mani (pierres étrangement gravées), des moulins et des drapeaux de prières partout sur mes chemins. Le Ladakh ne s’oublie pas. 

- 4 jours d’expédition pour franchir un col à 6123 mètres

Accompagné de John (autralien), d’un guide, d’un homme poney et de 4 poneys, nous sommes partis pour 4 jours en expédition afin de passer un col à 6123 mètres d’altitude. Les 2 premiers jours ont été très tranquilles, mais le 3^ème jour a été physiquement très difficile. Nous sommes partis à minuit trente de 5000 mètres d’altitude, puis avec un piolet pour nous aider dans les pentes enneigées très ardues nous sommes arrivés à 6h00 du matin, pour le levé du soleil, à une altitude de 6123 mètres. L’ascension s’est faite très lentement, la respiration étant très difficile dû à l’altitude, mais l’émotion a été très forte arrivé au sommet, récompensé par une vue grandiose sur la chaîne de l’Himalaya. Certes, la descente s’est faite plus rapidement, mais elle a également été très physique. Cette ascension restera certainement dans les moments les plus intenses de mon périple. 

- Le village de Lamayuru

Avec son paysage surréaliste de cheminées de fées créé par un ancien lac asséché depuis des centaines d’années, avec ces prières et ces chants de moines dans le magnifique monastère qui surplombe la vallée et bien sûr avec ces habitants d’un accueil remarquable, Lamaruyu est un tout petit village dont on se souvient mais qu’il faut aller chercher haut dans les montagnes après plusieurs heures de labeur de transport sur une route bien souvent défoncée.

La région du Cachemire

Paysage, habitants, religion, le changement est impressionnant entre le Ladakh et le Cachemire. Je me croyais à nouveau dans un autre pays, le Pakistan peut-être, son pays voisin tout proche.  

Le Cachemire, c’est tout d’abord la ville de Srinagar et le lac Dal. La ville est bâtie sur cet immense lac avec ses maison-bateaux, son impressionnant marché flottant, ses boutiques bateaux ou sur pilotis et ses magnifiques jardins de fleurs de lotus. J’ai logé 6 jours, sur une maison-bateau au beau milieu du lac, à profiter de ce moment paisible et de toute cette vie si particulière sur l’eau et à contempler les vols de dizaines d’aigles dans un ciel bien souvent bleu.

La religion du Cachemire est donc à majorité musulmane, et ses habitants, hommes barbus pour la plupart vêtus d’un long poncho de laine peuvent être aussi désagréables qu’ils savent être agréables.

Le paysage du Cachemire est vraiment magnifique ; montagnes verdoyantes aux sommets parfois enneigés, vallées engazonnées, forêts de cèdres, cours d’eau qui  dévalent les pentes, troupeaux de vaches, de chèvres de chevaux, et bien sûrs, ses paysans tziganes, les gypsies, vivant très modestement dans des maisons en bois dans les hauteurs des montagnes. Quel plaisir de se promener dans un tel environnement au bruit du ruisseau et de tomber soudainement sur un glacier où de se faire inviter à boire un thé Cachemire par les gypsies.

La régoin du Penjab

Région la plus riche de l’inde, et ça se voit, le Penjab est la région des sikhs, reconnaissables par le turban haut en couleur porté avec élégance par tous les hommes et enfants. Tous portent le même nom de famille, SINGH, très drôle nom…

Je n’ai visité dans cette région que la ville d’AMRITSAR, réputé pour son magnifique temple d’Or au milieu de l’eau entouré de d’immenses allées de marbre et ou l’on peut y manger et y dormir gracieusement ; plus de 10 000 repas sont servis chaque jour. C’est un lieu socio-religieux qui attire les visiteurs du monde entier, toutes religions confondues, endroit plutôt unique.

A quelques 40 kilomètres d’Amritsar, à la frontière indo-pakistanaise, à lieu tous les soirs une cérémonie pour la fermeture de la frontière et la descente des drapeaux respectifs. Cette cérémonie réalisée sous les ‘HOLA’ de milliers de visiteurs et plutôt bonne enfant, même comique grâce à un défilé de militaires des 2 camps se regardant droit dans les yeux puis finalement se serrant la main ; surprenant quand on sait que l’Inde et le Pakistan sont en conflit depuis des dizaines d’années.

Comments

[magali]

Coucou Daniel

Nous rentrons de nos vacances en France et je suis épatée de voir la suite de ton périple, Il fait vraiment rêvé... J'avais bien envie d'aller moi aussi à Benares un de ces jours mais ta description est assez hallucinante! Est-ce un endroit à fréquenter avec des petits enfants...Tu me mets un doute!
Ici, les enfants vont bien, Jeanne et Eloi sont retournés à l'école et se sont bien réadaptés à la chaleur et aux piscines!!!

[Diane]

Oh là la ! Les cadavres flottant sur le Tage, Aie ! J'aurai trop peur !